Rester allongée sur le dos ralentit souvent la progression du travail, malgré sa large utilisation en milieu hospitalier. Pourtant, certaines positions adoptées dès les premières contractions permettent d’activer la gravité et d’optimiser la pression sur le col, favorisant un déroulement plus fluide. Les recommandations officielles évoluent, intégrant des approches longtemps réservées à des pratiques alternatives.
Chaque posture influe différemment sur la dynamique de la naissance. L’efficacité varie selon la morphologie, la mobilité, le niveau de confort et l’état de la future mère. Les avis des professionnels convergent toutefois sur plusieurs techniques, désormais validées par des études cliniques et plébiscitées par les femmes.
Comprendre l’ouverture du col : un processus clé pour l’accouchement
Le col de l’utérus tient un rôle central pendant le travail d’accouchement. Ce cylindre musculaire, situé entre l’utérus et le vagin, doit à la fois s’ouvrir et s’amincir sous l’action des contractions utérines pour que le bébé puisse naître. Lorsque le col s’affine, c’est l’effacement ; lorsqu’il s’ouvre, c’est la dilatation, mesurée en centimètres jusqu’à atteindre la barre des dix, ce qui autorise la descente du nourrisson dans le bassin.
L’ouverture du col s’inscrit dans un enchaînement de phases : d’abord la phase de latence, parfois longue et irrégulière, où le col commence à bouger, puis la phase active qui marque une accélération nette à partir de 4 ou 5 centimètres. Avant la poussée, la phase de transition se montre plus intense.
Certains indices annoncent le lancement du processus : la perte du bouchon muqueux, la rupture de la poche des eaux ou des contractions qui se régularisent. La descente du bébé dans le bassin crée une pression mécanique sur le col, ce qui accélère son ouverture. Toute la progression du travail dépend de l’interaction subtile entre la force des contractions, la souplesse du col et la position du bébé.
L’évolution n’est jamais identique d’une femme à l’autre. Certaines voient leur col se dilater lentement, d’autres constatent une ouverture rapide dès les premières heures. Pour suivre l’avancée et adapter les soins, l’observation reste le fil conducteur.
Positions recommandées : ce que disent les sages-femmes et la science
Les positions pour ouvrir le col font désormais consensus parmi les professionnels, en particulier chez les sages-femmes. Passer d’une posture allongée sur le dos à des positions verticales figure parmi les recommandations majeures. Tiphanie Larue, sage-femme à la maternité de Saint-Denis, le rappelle : « la verticalité et la mobilité du bassin jouent un rôle déterminant pour favoriser la descente du bébé et accélérer l’ouverture du col ».
Les études abondent dans ce sens : adopter des postures verticales, debout, assise sur un ballon, accroupie, à quatre pattes, maximise les effets de la gravité. Résultat : le bébé appuie mieux sur le col, l’ocytocine naturelle circule davantage et le travail progresse plus efficacement. La méthode De Gasquet, conçue par Bernadette de Gasquet, privilégie justement des positions qui respectent l’axe du bassin tout en ménageant le périnée.
Pour mieux comprendre, voici les positions les plus souvent recommandées et leurs bénéfices :
- Position assise sur un ballon : facilite l’ouverture du bassin, autorise des bascules du bassin et soutient la dilatation du col.
- À quatre pattes : allège la pression sur le sacrum, atténue les douleurs lombaires et favorise le bon alignement du bébé.
- Accroupie ou semi-accroupie : élargit le diamètre du bassin, conseillée en phase active, à alterner pour limiter la fatigue.
La clé : rester mobile. Variez les positions selon ce que vous ressentez, avec le soutien d’une sage-femme ou d’un professionnel. Beaucoup de maternités mettent désormais à disposition des ballons, des suspensions ou des lianes pour améliorer le confort et encourager la progression du travail.
Quels exercices et astuces pratiques peuvent vraiment aider ?
Quelques conseils traversent le temps sans perdre de leur efficacité : la relaxation et la respiration profonde restent des alliées précieuses pour soutenir la dilatation du col. Privilégier une respiration abdominale, ample, régulière, aide à mieux gérer la douleur et stimule la production d’ocytocine, cette hormone indispensable au travail. Dans de nombreuses préparations à l’accouchement, des séances spécifiques sont proposées : méditation guidée, visualisation, exercices de souffle.
En salle de naissance, plusieurs astuces concrètes font la différence. Un bain chaud peut soulager les tensions musculaires et favoriser la détente nécessaire à l’effacement du col. Des applications numériques, comme Heloa conçue par Eloïse Dohmen, proposent des supports audio pour se relaxer ou guider la respiration, accessibles en toute autonomie.
Certains choisissent de compléter leur prise en charge avec l’acupuncture ou l’acupression. Plusieurs études en reconnaissent l’intérêt pour activer des points susceptibles de déclencher le travail. Ces approches ne remplacent pas l’accompagnement médical, mais elles peuvent aider à limiter le stress et à soutenir la progression du travail.
Un environnement paisible, à l’abri de la lumière vive et des stimulations inutiles, encourage aussi la sécrétion d’hormones favorables à la dilatation. Fermez la porte, tamisez la lumière, entourez-vous de personnes qui vous rassurent : chaque détail peut peser dans la balance pour accompagner, avec efficacité, l’ouverture du col.
Comment choisir la position la plus adaptée à votre situation et à vos besoins ?
Aucun accouchement ne se ressemble. Chercher la position pour ouvrir le col idéale relève avant tout de l’écoute de ses sensations. Certaines femmes se sentent bien en s’appuyant sur un ballon de grossesse, d’autres trouvent leur équilibre entre la marche lente et la position à quatre pattes, connue pour accélérer la dilatation du col et faciliter la descente du bébé dans le bassin.
Pour accompagner cette diversité, les sages-femmes recommandent souvent d’alterner les options suivantes :
- positions verticales (debout, accroupie, assise sur un ballon)
- postures latérales (allongée sur le côté, coussin sous la jambe supérieure)
- mobilisations douces du bassin (rotations, bascules, oscillations)
Les choix dépendent du niveau de fatigue, de l’avancée du travail, des besoins de surveillance (notamment en cas de cerclage du col ou de monitoring rapproché). L’avis des soignants, sage-femme, gynécologue, médecin, reste précieux pour ajuster les positions, surtout si une rupture artificielle des membranes a été pratiquée ou en cas de situation médicale particulière.
Le climat de la salle, la gestion du stress, le fait d’attendre un premier enfant ou non : tout cela influe sur la tolérance et l’efficacité des différentes postures. N’hésitez pas à solliciter l’avis de l’équipe présente. C’est l’équilibre entre confort, efficacité et sécurité qui permet au travail d’avancer sereinement, pour le col et pour la femme.
Quand le corps trouve sa place et que la confiance s’installe, chaque contraction devient une avancée. Les repères changent, les stratégies s’affinent, et l’accouchement prend alors la forme la plus juste : la vôtre.


