Un chiffre : jusqu’à 1 grossesse sur 100 menacée par une incompétence cervicale. Derrière cette statistique, des parcours de femmes qui affrontent l’inquiétude, l’attente, parfois la sidération face à un col de l’utérus qui refuse de jouer son rôle de gardien. C’est là que le cerclage entre en scène, solution chirurgicale qui retient, protège, et donne du temps au futur bébé.
Le cerclage du col de l’utérus, c’est le geste qui peut tout changer pour celles dont le col montre des signes de faiblesse pendant la grossesse. Cette opération consiste à placer une suture solide pour empêcher le col de s’ouvrir trop tôt. On la propose surtout après des pertes de grossesse au deuxième trimestre ou en cas d’accouchements prématurés. Dans la majorité des cas, l’intervention se déroule entre la 12e et la 14e semaine de grossesse, et le fil reste en place jusqu’à la 37e semaine, moment où il est retiré pour laisser la voie libre à un accouchement naturel.
Qu’est-ce que le cerclage du col de l’utérus pendant la grossesse ?
Ce geste médical vise à sécuriser la grossesse pour les femmes dont le col de l’utérus ne parvient pas à rester fermé. Le principe est simple : renforcer mécaniquement le col grâce à une suture, souvent en nylon ou à l’aide d’une bandelette, pour éviter qu’il ne s’ouvre prématurément. Cette stratégie s’adresse principalement aux femmes souffrant de béance cervicale ou d’incompétence cervicale, deux diagnostics qui exposent à un risque accru de fausse couche ou d’accouchement avant terme.
Les différentes techniques de cerclage
Plusieurs approches existent pour adapter la procédure à chaque situation. Voici un aperçu des méthodes les plus utilisées :
- Technique de Mac Donald : mise en place d’un fil robuste autour du col, sans incision préalable. Simple et fréquemment choisie.
- Technique de Shirodkar : le praticien réalise une incision de la muqueuse avant de positionner la bandelette, ce qui offre parfois une meilleure tenue.
- Technique par voie abdominale : réservée aux cas où l’accès vaginal n’est pas possible, ici le passage se fait par l’abdomen pour installer la suture.
Quand envisager un cerclage ?
Le choix du moment dépend du profil et du vécu de la patiente. On distingue généralement deux modes d’intervention :
- Cerclage à froid (prophylactique) : il est planifié entre la 12e et la 15e semaine d’aménorrhée pour prévenir tout incident.
- Cerclage à chaud (thérapeutique) : ce geste en urgence s’impose entre la 16e et la 24e semaine en cas de signes d’ouverture du col en cours de grossesse.
Suivi et précautions après la pose
Après l’opération, respecter les consignes médicales est plus que conseillé pour limiter les risques : contractions utérines, infections ou saignements doivent être surveillés. Le col fait l’objet de contrôles échographiques réguliers pour garantir la tenue du cerclage. Quant au retrait, il intervient généralement autour de la 37e semaine d’aménorrhée.
Pourquoi et quand a-t-on recours au cerclage ?
Cette intervention s’adresse surtout aux femmes considérées comme à haut risque de fausse couche tardive ou d’accouchement prématuré. La béance cervicale et l’incompétence cervicale figurent parmi les principales causes, le col s’ouvrant trop tôt sous le poids du fœtus.
Situations typiques où le cerclage est proposé
Voici dans quels cas les spécialistes recommandent le cerclage :
- Antécédents de fausses couches tardives ou d’accouchements prématurés.
- Raccourcissement important du col identifié à l’échographie avant la 24e semaine.
Deux grands types de cerclage selon le contexte
Le choix entre cerclage à froid et cerclage à chaud dépend du diagnostic et du timing :
- Cerclage à froid : planifié à l’avance entre la 12e et la 15e semaine, il joue la carte de la prévention.
- Cerclage à chaud : réalisé dans l’urgence entre la 16e et la 24e semaine si l’échographie ou l’examen clinique révèle une ouverture du col.
Quels bénéfices attendre du cerclage ?
L’objectif affiché : permettre à la grossesse de progresser jusqu’à ce que la survie du bébé hors de l’utérus soit réaliste. Le cerclage diminue les probabilités de fausse couche tardive et améliore le taux de naissance à terme. Pour maximiser ses effets, un suivi échographique rapproché et une gestion attentive des complications potentielles sont de mise.
Comment se déroule l’opération du cerclage et quelles précautions s’imposent ?
L’intervention se déroule sous anesthésie locale ou générale selon le contexte et l’avis du praticien. Le gynécologue ou l’obstétricien met en place un fil solide autour du col pour qu’il résiste à la pression du fœtus jusqu’à la fin de la grossesse.
Techniques de pose : comment ça se passe ?
Voici les deux techniques de référence utilisées en pratique :
- Technique de Mac Donald : le fil de nylon est placé autour du col sans ouverture préalable de la muqueuse.
- Technique Shirodkar : la suture s’effectue après une petite incision de la muqueuse, le fil ou la bandelette entoure alors le col de façon plus profonde.
Quand la voie vaginale n’est pas possible, la pose peut exceptionnellement être réalisée par voie abdominale.
Précautions et soins après l’intervention
Après la pose du cerclage, il est fortement recommandé de limiter les efforts physiques et de privilégier le repos. Le suivi échographique reste incontournable pour contrôler la stabilité du col. Pour les femmes de groupe Rhésus négatif, une injection d’anticorps anti-Rhésus positif est prévue afin d’éviter l’allo-immunisation.
Décerclage : le retrait du fil
Le moment venu, généralement autour de 37 semaines d’aménorrhée ou dès le début du travail, le fil est retiré pour permettre un accouchement naturel si les conditions le permettent. Une vigilance particulière s’impose pour repérer tout signe inhabituel : douleurs abdominales, saignements, pertes de liquide amniotique. Face à ce type de symptômes, une consultation médicale rapide s’impose.
Quels risques et complications après un cerclage ?
Le cerclage du col de l’utérus représente une option salvatrice, mais il n’est pas dénué de risques. Les contractions utérines font partie des complications possibles : elles peuvent survenir après l’intervention et nécessitent alors une surveillance médicale rapprochée afin d’éviter un déclenchement prématuré du travail.
Le risque d’infection n’est pas à écarter non plus. Une fièvre, des douleurs pelviennes ou des pertes vaginales anormales doivent alerter. Les saignements, s’ils surviennent, peuvent signaler soit une défaillance du cerclage, soit une autre pathologie à prendre en compte rapidement.
Un autre risque tient à la rupture prématurée des membranes, responsable de fuites de liquide amniotique avant terme. Cette situation impose une prise en charge rapide pour éviter la survenue d’une chorioamniotite, infection grave du sac amniotique.
Voici les signes d’alerte qui doivent pousser à consulter sans attendre :
- Douleurs abdominales marquées
- Saignements vaginaux
- Pertes de liquide amniotique
- Fièvre supérieure à 38°C
- Contractions utérines régulières
Une réaction rapide face à ces symptômes permet d’évaluer la situation et de limiter les risques. Les complications telles que la déchirure du col ou la blessure de la vessie sont peu fréquentes mais connues, tout comme le sepsis maternel, une urgence qui nécessite une prise en charge sans délai. Le cerclage n’est donc pas un geste anodin, mais il ouvre, pour de nombreuses femmes, la perspective d’une grossesse menée plus sereinement jusqu’au terme désiré. Le fil du cerclage, discret mais décisif, incarne parfois la différence entre la crainte du pire et la promesse d’une naissance à venir.


